Défilivres 2017 : Un livre que tout le monde a lu

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Avec Les Fleurs du Mal commence la poésie moderne : le lyrisme subjectif s’efface devant cette « impersonnalité volontaire » que Baudelaire a lui-même postulée ; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l’Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l’expérience de la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s’il nous apporte la preuve que l’art ici se dénoue de la morale, il n’en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.
D’où la stupeur que Baudelaire put ressentir quand le Tribunal de la Seine condamna la première édition de 1857 pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » et l’obligea à retrancher six pièces du volume – donc à remettre en cause la structure du recueil qu’il avait si précisément concertée. En 1861, la seconde édition fut augmentée de trente-cinq pièces, puis Baudelaire continua d’écrire pour son livre d’autres poèmes encore. Mais après la censure, c’est la mort qui vint l’empêcher de donner aux Fleurs du Mal la forme définitive qu’il souhaitait – et que nous ne connaîtrons jamais.

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3 commentaires pour Défilivres 2017 : Un livre que tout le monde a lu

  1. Nanou dit :

    De beaux souvenirs de lycée et en particulier d’un prof de français qui savait mettre en lumière la beauté de ces poèmes !

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  2. mhf le blog dit :

    Ah ben non je l’ai pas lu … Non c’est pas vrai ! Mais à l’époque je n’avais pas su apprécier et je ne l’ai jamais repris…

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  3. cathy dit :

    Au lycée, je n’aimais pas non plus, je ne cherchais pas à comprendre 🙂

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